L’essor du « circuit court »

circuit court

En France, la consommation en « circuit court » croît de 28% depuis 2018 et a trouvé un regain lors de l’épisode COVID. En effet, les consommateurs se tournent vers cette offre commerciale afin de privilégier une consommation locale de proximité. Cependant, qui dit « circuit court » ne dit pas forcément « Bio ». Il s’agit d’une offre commerciale de proximité qui favorise la vente directe au consommateur ou ne comporte pas plus d’un intermédiaire dans le processus de vente. Mais comment cette tendance s’impose-t-elle de plus en plus comme un mode de consommation responsable ?

En pratique, qu’est-ce que le circuit court ?

On trouve le plus souvent en distribution en circuit court les produits de consommation alimentaire tels que la viande, les légumes, le miel et le vin. Même si le lait, les œufs et les huiles peuvent s’y trouver, ils sont le plus souvent destinés au circuit long de la grande distribution.

Le circuit court s’appuie principalement sur la vente directe qui prend plusieurs formes :

  • À la ferme, sous forme de paniers déjà préparés ou par la cueillette par le consommateur,
  • En vente collective ou magasins de producteurs,
  • Sur les marchés, en tournée ou à domicile,
  • Par correspondance ou via le site Internet de l’exploitant agricole,
  • En AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), le plus souvent à proximité de grandes villes.

Mais aussi sur la vente indirecte, c’est-à-dire avec un seul intermédiaire, comme la restauration (traditionnelle ou collective) ou les commerçants-détaillants.

En France métropolitaine, 20% des exploitations distribuent leurs produits en circuit court.

En savoir plus sur https://vizagreste.agriculture.gouv.fr/les-circuits-courts.html

Une demande croissante de produits locaux et sains

Qui dit « produits locaux » ne dit pas forcément « sains ». C’est à l’exploitant agricole d’être transparent sur ses modes de cultures et d’élevage afin de dissiper tout malentendu avec son consommateur. Celui-ci est avant tout motivé par une consommation à la source, garantissant une juste rétribution du travail agricole et il s’attend à une production la plus respectueuse possible de l’environnement et de sa santé. En effet, il recherche des aliments frais, cultivés ou fabriqués à proximité, ce qui garantit souvent une qualité supérieure et des pratiques de production plus durables. Certains vont même jusqu’à privilégier la cueillette à la ferme dans un réel souci de retour aux sources.

Un impact certain sur l’économie locale et l’environnement

L'émergence de la distribution en circuit court bénéficie à l'économie locale en accentuant la croissance de petites entreprises et en créant des emplois dans des zones rurales et périurbaines. En favorisant les échanges directs entre producteurs et consommateurs, le circuit court permet aux agriculteurs de percevoir une juste rémunération de leur travail, tout en offrant des produits qualitatifs à des prix relativement compétitifs.

En outre, le circuit court permet de réduire les distances de transport par camion et les coûts de distribution. En effet, en raccourcissant les chaînes d'approvisionnement, le circuit court permet de réduire l'empreinte carbone des produits alimentaires en minimisant les distances parcourues et en limitant les émissions de gaz à effet de serre associées aux transports. Parallèlement, en favorisant les produits de saison et en encourageant la diversité des cultures locales, le circuit court contribue à la préservation de la biodiversité. Malgré tout, il nécessite une organisation certaine de la part du consommateur…

Des défis restent à relever

Malgré ses nombreux avantages et somme toute victime de son succès, le circuit court est contraint de relever certains défis, notamment en ce qui concerne la logistique et la distribution. En effet, les petites exploitations agricoles peuvent parfois peiner à répondre à la demande de plus en plus forte des consommateurs, ce qui peut entraîner des problèmes de disponibilité ou de variété des produits. Il s’agit alors de bien communiquer avec ses consommateurs : pour garantir des produits sains, il faut respecter la saisonnalité des fruits et légumes, l’alternance des cultures et le respect du rythme biologique de l’élevage. En outre, le circuit court nécessite une réelle organisation de part et d’autre pour qu’il fonctionne bien car la concurrence avec les grandes chaînes de distribution reste indéniable pour de nombreux acteurs du circuit court.

En conclusion, le circuit court représente une tendance notable dans le commerce actuel, offrant des avantages économiques, sociaux et environnementaux certains. En favorisant la distribution directe entre producteur et consommateur, il renforce l’économie locale et le lien social, participe à la durabilité environnementale et encourage une alimentation plus saine et plus diversifiée.